martedì 5 ottobre 2004

Marco Bellocchio:
l'uscita in Francia del dvd di "Buongiorno, notte"

parutionns.com 4.10.04
esce sul mercato d'oltralpe il dvd di Buongiorno, notte
questa la presentazione dal sito di parutions.com


Buongiorno, notte
de Marco Bellocchio
avec Maya Sansa, Luigi Lo Cascio, Roberto Herlitzka
Océans Films 2004 / 23 € - 150.65 ffr.
Durée film 105 mn.
Classification : Tous publics

Sortie Cinéma : 2003, Italie
Titre original : Buongiorno, notte

Version : DVD 9 / Zone 2
Format image : 1.66 - 16/9 ème compatible 4/3
Format audio : italien, Dolby Digital 5.1
Sous-titres : français

Bonus :
Même rage, même printemps, document inédit (65 min)
Entretien avec Marco Bellocchio par Michel Ciment (20 min)
Bandes annonces de Buongiorno, notte, et du Sourire de ma mère
Notes de production
Abécédaire des Brigades rouges
Biofilmographie de Marco Bellocchio et des comédiens
Catalogue DVD Océan

Printemps 1978 : Aldo Moro, président de la Démocratie chrétienne italienne, est enlevé par un groupe de brigadistes. Il sera séquestré deux mois avant d’être exécuté. Buongiorno, notte est le récit de cet emprisonnement dans un appartement romain, sorte de huis clos où à l’enfermement physique du leader politique correspondrait celui, idéologique, de ses jeunes ravisseurs.
Chiara (Maya Sansa), Mariano (Luigi Lo Cascio) et deux autres «camarades» sont les kidnappeurs, mais c’est essentiellement au travers du regard de la première, comme le suggère joliment l’affiche du film, que le drame est éprouvé. Regard jeune, fragile et en violence, qui exprime toutes les contradictions de ces activistes nourris aux mamelles d’un communisme italien prégnant depuis la Libération, mais ici fourvoyé. Regard mûri et radicalisé depuis le précédent printemps rouge, quand, en mai 68, toute une jeunesse exprima comme ailleurs, spontanément, ses idéaux et sa soif de liberté. Regard en doute, enfin, d’une jeune femme chez qui la ferveur communiste quasi-religieuse ne parvient pas à masquer l’horreur du meurtre.
Saluons le réalisateur, admirablement servi par son actrice (récemment remarquée en France dans l’excellentissime Nos meilleures années) et ses acteurs (Luigi Lo Cascio, tout aussi excellent, découvert dans ce même chef d’œuvre). Car il n’est certainement pas aisé de livrer un travail sur un événement encore si présent et enjeu de mémoire, de faire primer l’humain sur le politique tout en bridant tant que faire se peut ses propres opinions. Car aucun camp n’est choisi dans le film, sinon une sympathie générale pour des individus pris dans l’histoire, leurs choix et leurs impasses. Ses accointances avec les idéaux rouges, Bellocchio, un temps activiste maoïste, auteur des Poings dans la poche (1965), film précurseur de mai 68, ne les a jamais cachées. Tout comme, aujourd’hui, ses sentiments vont vers les militants altermondialistes, autre expression d’une jeunesse croyant toujours en les vertus du refus. Mais cette sympathie ne se veut pas complice et n’excuse en rien l’erreur terroriste, erreur morale avant que d’être vouée à l’échec.
Buongiorno, notte mêle intelligemment toute ces problématiques, mises en relief pas un jeu habile cousant ensemble le réel (des images d’époque et le sujet général du film) et l’onirisme (les escapades nocturnes du politicien dans l’appartement, quand ses ravisseurs sont assoupis, et la fuite finale). Preuve, s’il en est, et un bel enseignement pour une société française supportant mal son passé, que la meilleure façon de ne plus craindre ses propres fantômes, est de jouer avec eux.
Bellocchio y ajoute ses interrogations les plus intimes, sur la religion et son travers, le fanatisme. Les brigadistes ne sont-ils pas au communisme ce que l’islamisme est à l’islam ? : des poètes ayant mal tourné et préférant l’aveuglement à l’éclairement d’une religion sinon douce et maternelle. C’est ce que semble dire le banquet familial qui, au milieu du film, rassemble une Italie bourgeoise et ouvrière dans le chant du printemps rouge. Autre axe qui parcourt l’œuvre du cinéaste, le rapport aux parents. Après le procès en béatification dans Le Sourire de ma mère (2001), le réalisateur revient ici au père dont Aldo Moro peut être vu comme une incarnation.
Bref, un film riche en plus d’être beau et superbement joué. Les tons ocres, accentués par des contrastes poussés, concourent à renforcer, dans l’appartement du drame, une impression d’étouffement et de sortie du réel, scène où la nuit et le jour, antagonistes mais inséparables, combattent à armes égales… Pour finir de convaincre de se procurer ce film, ajoutons que le DVD est riche en bonus passionnants : un documentaire autour du réalisateur, de son œuvre et des Brigades rouges, un entretien sur France Inter, un abécédaire faisant clairement le point sur les B.R. et des biographies étoffées du réalisateur et des acteurs.